Bienvenue dans FTC Magazine, le média 100% poterie qui surprend, qui pique un peu parfois, mais toujours avec amour et passion céramique. Aujourd’hui, on plonge dans un des moments les plus redoutés – et aussi les plus magiques – du processus de création : l’émaillage.
Alors, tu viens de finir une pièce dont tu es (presque) pas peu fier·e, tu t’apprêtes à la sublimer avec un bel émail glossy ou mat… et paf, catastrophe. Coulures. Cloques. Recoins restés mats. Et tu cries (intérieurement) : « MAIS POURQUOI ? »
Respire. On t’explique. Voici les 10 erreurs d’émaillage les plus fréquentes (et parfois les plus bizarres) quand on débute. Avec un peu d’humour, mais surtout beaucoup d’amour pour tes futures créations vitrifiées.
C’est quoi l’émaillage en céramique, en vrai ?

L’émaillage, c’est le glaçage magique de la poterie. Littéralement. C’est l’étape où l’on applique une couche d’émail (un mélange de minéraux et de silice, souvent en poudre diluée dans l’eau) sur une pièce en terre cuite (le biscuit), avant une seconde cuisson.
Au four, cette couche fond, fusionne avec la surface de la pièce, et en refroidissant, elle forme une sorte de verre protecteur. Résultat :
- ✨ une surface brillante ou mate
- 🛡️ une protection étanche (merci les mugs sans fuite)
- 🎨 des couleurs et effets de fou (craquelé, métallisé, transparent, nacré…)
C’est à la fois technique, chimique, artistique et parfois un peu mystique.
Bref, l’émaillage, c’est le moment où ta pièce devient une vraie céramique.
Et comme tout ce qui brille, ça demande un peu de pratique pour obtenir un résultat satisfaisant.
1. Oublier de nettoyer sa pièce avant l’émaillage
Tu ne le vois pas, mais ta pièce est peut-être une véritable savonnette à empreintes digitales, poussières et résidus d’atelier.
👉 Même une minuscule trace de graisse, de doigt ou de terre mal rincée peut empêcher l’émail d’adhérer. Résultat ? Des retraits disgracieux où l’émail se regroupe ailleurs, ou des zones complètement nues.
🧼 Astuce FTC : avant d’émailler, passe toujours un chiffon humide (propre, hein) sur toute la surface. Ton émail te dira merci.
2. Mettre une couche d’émail trop épaisse (aka le syndrome du glaçage de donut)
Oui, l’émail c’est beau, brillant, on en veut partout… mais attention aux excès.
💥 Une couche trop généreuse entraîne des coulures, des cloques ou même une déformation de la pièce à la cuisson. Et non, ça ne fait pas “plus artistique”, ça fait juste “un peu raté”.
☕ Règle d’or : vaux mieux deux couches fines qu’un bain à la louche.
3. Mal mélanger l’émail avant usage
On l’oublie souvent, mais l’émail, ce n’est pas une potion magique qui se remue toute seule.
🌪️ S’il n’est pas bien homogénéisé, les pigments et fondants se déposent au fond, ce qui donne des surprises très… surprenantes. Texture bancale, couleur inégale, vitrification ratée.
💡 Conseil FTC : avant chaque trempage, mélange ton seau à fond. Tu veux du trouble ? Tu veux de la mousse ? Tu veux de l’artistique ? Non. Tu veux de l’homogène.
4. Utiliser un émail incompatible avec ta terre ou ta température de cuisson
On adore tester de nouveaux émaux, mais tous ne sont pas compatibles avec toutes les terres ni toutes les températures.
🔥 Un émail qui n’aime pas ta terre peut craqueler, fondre comme une bougie ou carrément refuser de fondre.
🧪 Conseil FTC : lis les fiches techniques (oui, c’est chiant, mais c’est vital). Ou demande à ton fournisseur. Ou mieux : fais un test.
5. Cuire à la mauvaise température
Trop bas = émail pas fondu = rugueux, moche, mat.
Trop haut = émail fondu trop bien = coulures, brillance effet miroir de salle d’attente, et parfois une pièce qui colle à la plaque du four.
🌡️ Solution ? Connais bien ton four et tes températures de maturation. Et investis dans un pyromètre fiable.
6. Refroidir trop vite après la cuisson
Ta pièce sort du four comme un petit croissant bien doré ? Attention à ne pas la refroidir comme une glace dans l’évier.
💔 Un refroidissement trop brutal crée des tensions internes → craquelures, chocs thermiques et même parfois des morceaux qui sautent.
Zen. Doucement. Laisse le four refroidir à son rythme.
7. Trop broyer l’émail prêt à l’emploi (le surmixage qui tue)
Tu penses bien faire en broyant ton émail pour qu’il soit bien lisse ? En fait, tu le tues un peu.
🔬 Un broyage excessif augmente la tension de surface, ce qui gêne l’étalement et crée des vagues, des retraits, des textures dégueu.
🌀 Conseil FTC : mélange oui, mais mollo. Pas besoin d’un mixeur industriel pour un seau d’émail.
8. Appliquer une 2ᵉ couche sur une première couche trop sèche
Tu veux renforcer la couleur ? Excellente idée. Mais attention, si ta première couche est déjà sèche comme un désert, la deuxième ne va pas adhérer correctement.
🎭 Résultat : décollages, zones irrégulières, ou un effet craquelé pas très heureux.
💧 Garde un peu d’humidité entre les couches (sans détremper non plus).
9. Cuire une pièce pas assez sèche
Là, c’est simple : l’eau + chaleur = vapeur. Et vapeur dans une pièce = cloque, fissure ou explosion.
💣 Une pièce encore humide (surtout après l’émaillage) va bouillir de l’intérieur.
🔁 Astuce FTC : après l’application de l’émail, laisse bien sécher ta pièce avant de l’enfiler au four. Vraiment bien.
10. Utiliser une eau trop minéralisée pour diluer l’émail
Tu penses que l’eau du robinet c’est bon ? Pas toujours.
🚰 Trop de minéraux (notamment calcaire) dans l’eau peuvent modifier la chimie de ton émail → changements de couleur, texture imprévisible, effets non voulus.
💦 Astuce : si possible, utilise de l’eau distillée. Ou, au pire, de l’eau filtrée. Ton émail te remerciera.
En résumé…
L’émaillage, c’est un peu comme la pâtisserie : de la rigueur, un zeste d’expérience… et parfois, une part de mystère. Mais en évitant ces 10 pièges de débutant, tu mets toutes les chances de ton côté pour que ta pièce sorte du four avec le glow parfait.
Et si jamais ça foire encore ? C’est pas grave. La poterie, c’est fait pour apprendre, se planter, recommencer. Et surtout… s’éclater !
🎯 Tu as fait l’une de ces erreurs ? Tu veux partager ton fail (ou ton chef-d’œuvre sauvé in extremis) ? Écris-nous, on adore ça chez FTC Magazine !
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